RANDO MULET

Récits de voyages et randonnées diverses avec un mulet:UN VRAI MULET

8 jours en Loir- et -cher - Mars 2010

Récit de Anne, la Bordelaise 

 

De Mareuil à Thésée en passant par Céré la Ronde, Bléré et Chenonceaux

16 au 19 MARS 2010

 

C’est une grande première pour moi d’aller marcher pendant 4 jours avec mes frères, Yolande et un mulet.

 

 

Le mardi 16 mars 2010

 

Nous partîmes tous les 4 de la maison de Jean. Il est huit heures à l’église de Thésée.Image1

 

Tout est prêt dans le camion et nous nous dirigeons vers Mareuil, déjà le paysage est beau la brune matinale s’estompe et le soleil apparaît, les premiers cormorans volent et quelques chevreuils se montrent la bas, au milieu d’un champ.

 

A Mareuil, Mario et son copain nous attendent et nous saluent. Je fais la connaissance de ce mulet et j’assiste à sa toilette. Il faut le brosser de la tête aux pieds, en passant par les oreilles, il se laisse faire avec une grande quiétude. Puis je vais assister à la mise en place du bât et au chargement qui se doit d’être bien équilibré. Les cantines en osier recouvertes de toile plastifiée de l’armée suisse sont chargées les premières, viennent ensuite nos sacs. Jean et Bernard maîtrisent bien la technique du pesage et l’équilibrage de la charge. Lorsque les bagages sont bien sanglés, il est 9 heures déjà. Tout est « bien chaud ».

 

Et hop ! Nous voilà partis pour la super randonnée.

 

Mario AIE ! AIE ! dia,hue, j’apprends le langage du muletier.

 

Nous marcherons peu sur la route, car Mario n’est pas ferré. Nous arrivons vite dans de jolis sentiers forestiers. Le temps est clément et nous enlevons rapidement la polaire.

 

La petite troupe a pris le rythme de Mario, et nous marchons d’un bon pas. Nous sommes tous contents et nous profitons de la nature avec le chant des oiseaux qui saluent le retour du printemps. Bernard nous fera écouter le pinson.

 

Vers 11 heures, nous nous arrêtons pour notre « pause café », très appréciée de nous quatre. Puis nous continuons notre chemin en passant dans le bois de Chatelier et nous longerons des champs de culture qui sont encore peu recouverts de végétation.

 

Au environ de midi, nous sommes à Céré la ronde, joli petit village, nous en profitons pour acheter de la très bonne charcuterie chez Gérard Soudé pour les pique-niques suivants.

 

Nous déjeunerons au restaurant « le café de Céré » le repas est bon et copieux. Notre Mario n’est pas oublié car le restaurateur nous donne une grosse miche de pain de la veille pour lui.

 

Puis, comme prévu nous allons vers l’église avec pour objectif de visiter : la chambre de l’évêque. Hélas ! Aujourd’hui la vieille dame, gardienne de la demeure, n’est pas disposée à nous faire la visite. Jean est vraiment déçu. Nous n’apercevons pas grand-chose par la grille.

 

Nous poursuivons notre balade à fière allure, puisque nous arrivons vers 15 heures au château de Razay, point final de l’étape du jour. Bien sûr les propriétaires ne sont pas là, ce qui nous permet de visiter tranquillement cette belle propriété de 35 hectares.

 

Dans cette propriété de très beaux animaux séjournent : des chevaux, des lamas, des yacks, un cochon noir, des alpagas, des taurillons, des poules des paons, des canards col bleu. Etc. Madame Duvivier, nous a appris par la suite que le froid avait fait des morts parmi ses pensionnaires.

 

Pendant ce temps, Mario en a profité pour aller saluer les chevaux. et il a cassé sa corde et perdu le tube métallique avec son identité.

 

Ensuite Jean et Bernard ont installé la clôture électrique autour de Mario qui tout content d’être débarrassé de sa charge, se roule par terre : encore un nouveau spectacle pour moi.

   

Nous allons chercher deux sacs de foin et de l’eau pour que Mario puisse se restaurer et passer une nuit tranquille.

 

Nous préparons notre dîner puisque nous avons accès aux cuisines. « Dîner Soudé ». Au château, nous sommes seuls et nous faisons notre popote Une bouteille de PSM 2005 pour clôturer cette première étape d’environ 18 km. Coucher vers 21 heures dans 2 belles chambres du château. Comme souvent, le lit est trop petit pour Jean.

 

Image2

 

  

Mercredi matin.

 

Après une assez bonne notre nuit au château de Razay. Jean me signale que je ronfle.

 

Vers 7 heures 45, nous prenons le petit déjeuner dans la petite salle à manger bien chauffée Madame Duvivier est très sympa, elle nous parle de choses et d’autres pendant que nous mangeons.

 

Il fait froid ce matin, mais la journée est annoncée printanière, Quelle chance !

 

Après l’incontournable préparation de Mario, nous sommes prêts à partir, il est environ 9 H1/4 quand nous franchissons le portail et prenons le chemin conseillé par notre châtelaine. Une route bordée d’arbres magnifiques, le soleil commence à pénétrer dans la forêt et la luminosité devient de plus en plus forte. Tout va bien, seuls quelques moucherons matinaux nous chatouillent le visage.

 

Nos pas rapides nous conduisent jusqu’au château de Montpoupon. Bien sûr une petite halte s’impose pour admirer ce bel ouvrage du moyen Age, mais de l’extérieur seulement car il n’est pas encore ouvert.

 

Nous traverserons la forêt, une plaine ou un agriculteur laboure son champ.

 

A 11 heures la pause café est bienvenue.

 

Les chemins sont secs et nous n’avons aucune difficulté à marcher .De part et d’autre nous découvrons des belles demeures. Nous nous approchons du Cher que nous longerons jusqu’au château de Chenonceaux.

 

Il est environ midi et notre estomac réclame. C’est donc sur les marches, coté sud du château que nous pique-niquons toujours avec nos charcuteries « Gérard Soudé ». Il fait beau et nous en profitons pour faire une grande pause d’une heure et demie avant de nous remettre en marche.

 

Nous ne sommes plus très loin de Bléré, sur les berges il y a quelques promeneurs. Nous ne passons pas inaperçus. Un beau mulet comme Mario chargé de son bât et accompagné de 4 gais lurons comme nous. Un groupe de randonneurs : « les seniors de Bléré » sont en extase devant le tableau vivant et s’arrêtent pour en discuter. (Pas tristes les papis mamies!).

 

Mario se comporte bien et Jean le trouve paisible, nous n’avons pas de problème jusqu’au moment ou il faut passer la barrière pour quitter le chemin de halage. Le passage est étroit et il devient réticent et refuse de passer. L’environnement n’est pas propice pour lui, il y a des enfants, des chiens, des chevaux etc. Mais ce sera l’affaire de quelques minutes Jean et Bernard se montrent autoritaires et le guident dans le droit chemin. Et tout finit bien.

 

Nous arrivons dans Bléré, chez Claude et Lucienne , les amis de Bernard..

 

L’accueil est très chaleureux. Pendant que Yolande et Anne se reposent les garçons cherchent la pâture pour installer Mario pour la nuit. Ce sera chez Bruno au domaine de La Grange.

 

Après un thé pour les dames et un Picon-bière pour les mecs, nous nous dirigeons vers notre chambre d’hôte pour déposer nos affaires et nous doucher. Nous passerons aussi par le super marché pour acheter le casse-croûte du lendemain.

 

Le dîner et la soirée se passent chez nos amis. Nous sommes reçus comme des amis de toujours et nous passons une excellente soirée.

 

Nous découvrons la passion de Claude : l’Oologie (la collection d’œufs d’oiseaux). Il en possède 180 espèces différentes.

 

Ce soir ce n’est pas la vie de château, nous logeons dans une chambre d’hôtes de Bléré : c’est dans « un garage » en sous sol, aménagé avec peu de goût, 3 chambres et un seul « chiotte » avec sani-broyeur. Bref ça ira bien quand même ! Après les vingt kilomètres de l’étape du jour nous sommes bien contents d’aller au dodo à minuit.

 

Image3

 

 

 

Jeudi 17 mars

 

Après une nuit dans cette demeure souterraine, où la chaudière ronronne, le rideau de douche caresse les fesses, l’odeur de pipi de chat embaume la chambre, je suis la seule a avoir bien dormi. Nous nous préparons dès 7 heures et prenons notre petit déjeuner vite fait, car la bouffe est à l’image du logement : pas terrible !

 

Et nous revoilà à l’écurie domaine de La Grange pour récupérer notre Mario et bâter l’animal.

 

Nous sommes dans les temps, il est 9 heures au moment du départ. La météo a annonce du beau temps.

 

Il fait encore frisquet et la petite promenade le long du Cher nous met en jambes. Nous traverserons le cher sur un vieux pont métallique type Eiffel et nous rentrons dans Chenonceaux. Nous nous arrêtons près d’un lavoir pour notre pause café, un brave homme nous contera des histoires sur le château.

 

Notre randonnée continue, et chemin faisant nous traversons plusieurs forets, dont « le bois de mort sans soif » et d’autres dont je ne me souviens pas les noms.

 

Nous déjeunons vers 13 heures dans la forêt de la Jacquelinière. Puis nous faisons une sieste à même le sol, bercés par le chant des oiseaux, tranquille quoi !

 

Il nous reste environ deux heures avant d’arriver au Tremblay. Le Tremblay sera pour Mario son gîte pour la nuit. Après avoir débâté, nettoyé, brossé et lavé Mario, nous le laissons dans une immense pâture pour chevaux, appartement à Sandrine et Rodolphe, Jeunes propriétaires d’un manège, très belle réalisation en cours de finition.

 

Jean-Loup passe nous dire un petit bonjour à la fin de l’étape qui était d’encore d’une vingtaine de kilomètres.

   

Ensuite nous faisons la connaissance de Brigitte. Une amie de Jean, elle est aussi passionnée de chevaux et tient un magasin d’accessoires équestre "BS Equitation". Nous sommes invités à dîner chez elle à la fortune du pot. Nous partageons ce repas en compagnie de Jean Philippe et Catherine qui tiennent l’auberge gîte « aux Bordes » un peu plus loin, près de Pontlevoy, où nous dormons la nuit.

Après une soirée sympathique nous rentrons à l’auberge dont nous sommes les premiers clients. L’auberge n’ouvrira ses portes que le 1er avril et la poussière n’est pas encore faite ! Les lits sont bons et la douche est agréable, nous passons tous une bonne nuit

 

 

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Dernier jour déjà, vendredi 19 mars

 

Après le « ptit dej » dans la cuisine de nos hôtes. Nous sommes un peu gênés au moment de payer car notre étape nous est offerte, Catherine ne veut rien entendre et s’excuse de nous avoir reçu avant la fin des travaux. Ils sont très gentils et c’est Jean Phi qui nous reconduira jusqu’au Tremblay dans sa voiture qui est aussi pas très nette.

 

De mieux en mieux et de plus en plus vite ; les garçons mettent le bât. Le chargement est terminé. Mario est prêt à partir.

 

Il est 9 heures et se sont les adieux avec Bernard qui nous quitte pour aller faire la fête à Paris.

 

Jean- Loup l’attend pour le conduire à Thésée.

 

Nous ne sommes plus que trois pour parcourir cette dernière étape, Yolande et moi, sommes en forme, heureusement car Jean nous annonce 25 Kms à faire.

 

Il fait toujours beau et nous marchons bon pas. Les paysages sont variés : plaines, étangs, bois, prairies avec des vaches et des baignoires !!!, ( pour le copain de Bernard) puis la forêt de Montrichard et pour terminer un plateau avec de la vigne.

 

Les bonnes habitudes se répètent et c’est vers 11 heures que nous prenons notre café, avec des biscuits, à l’orée de la forêt domaniale de Montrichard sur une aire de pique-nique. Juste en repartant, nous rencontrons un garde de l’ONF, nous nous arrêtons pour discuter avec lui, puis se sera un autre arrêt avec un bûcheron en mobylette.

 

Pour rattraper le temps perdu par toutes ces parlottes, Mario et Jean accélèrent le pas (6,2 km par heure) Je dois dire que c’est dur, heureusement que je peux me tenir à la queue de Mario pour garder le rythme. La belle et longue allée forestière est parcourue en moins d’une heure.

 

A Midi petit coup de barre pour Yolande et moi. Stop pendant 10 minutes pour souffler un peu.

 

C’est à Monthou sur Cher que nous nous mangeons auprès du lac, sur l’aire de pique-nique en compagnie de canards.

 

Jean nous offre le café en terrasse au restau d’en face, nous pouvons surveiller nos affaires et surtout Mario. Le ciel se couvre un peu, mais si le soleil se voile, il fait encore chaud. Mario connaît le chemin. Très vite nous apercevons le château d’eau de Pouillé et en longeant les rangs de vigne nous arrivons à Thésée. Il est quatre heures, Jean-Loup et Marie-Jeanne sont dans le jardin mais ils ne nous entendent pas arriver, nous passons donc pas la ville et la grande porte. Nous venons de faire 22 km seulement

 

Après avoir débâté, Jean s’occupera seul de remettre Mario dans son écurie habituelle à Mareuil. A cinq heures, il pleut pour la première fois depuis notre départ.

 

Je suis contente de ces 4 jours en plein air. Je ne connais pas les noms de tous ces lieux que nous avons traversés, la prochaine fois je prendrais des notes.

 

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Je me sens bien, l’aventure est finie et tout s’est bien passé.

 

Merci Jean, Bernard et Yolande.

 


PS Les randonneurs et Mario sont prêts pour le GR10 le mois prochain.

 

Anne le 25 mars 2010

 

 

 

 

 

 

 

 

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