Récits de voyages et randonnées diverses avec un mulet:UN VRAI MULET
Chapitre V.
Résumé du précédent chapitre: le temps de gueux s'est poursuivi avec des drôles de vents. La boue a envahi nos brodequins et j'ai été impressionné par le pont du Brault.
Pas d’abri bus pour Mario.
Nous sommes sous les coups de midi et je cherche un endroit pour manger. Il pleut. La bas, j’aperçois un abri bus qui fera l’affaire, mais pas de chance, il est déjà occupé par une jeune randonneuse à vélo qui s’en va à Compostelle . De part et d’autre de la rue nous échangeons sous un déluge de pluie quelques rapides banalités puis je repars à la recherche d’un autre abri. C’est seulement au bout du village de Charron que je trouve une sorte de casquette en béton qui nous abrite partiellement pendant mon casse-croûte alors que la pluie redouble.
Bien faire et laisser braire.
Je n’aime pas manger sous la pluie et souvent lorsqu’il pleut à seau, je préfère poursuivre mon chemin, mais dans le cas présent il me faut une halte, un repos nécessaire à ma carcasse. Les grosses gouttes chassées par le vent s’écrasent violemment sur le sol et éclaboussent tout mon barda installé hâtivement. Mouillé pour mouillé et perdant un peu la moelle, je laisse faire en me disant que le soleil viendra bientôt et comme l’indique la devise du 21e RMI, qui convient si bien à Mario, « Bien faire et laisser braire »
Une halte bienfaitrice.
La halte au centre équestre de Villedoux est bienfaitrice. Mario y reçoit une attention particulière avec du foin à volonté "comme dans les buffets asiatiques"!!!
Benoît, le maître de lieux, un ancien garde républicain se montre très intéressé par le message que nous véhiculons tous les deux et souhaite contribuer à notre cause en m’offrant le gîte. Et oui, il s'agit bien du dernier voyage sous les couleurs de l’Étoile de Martin!
Le canal de Marans.
Aujourd’hui, c’est une journée en partie consacrée au canal de Marans que je rejoins à Mouillepied .
Le projet de ce canal a été lancé sur décision impériale de Napoléon 1er, en 1805. Il devait relier Niort dans les Deux-Sèvres à La Rochelle pour une durée de travaux de 4 années. Creusé de 1806 à 1883 il a été mis partiellement en service en 1875 mais connecté à La Rochelle en 1888 seulement.
Trois difficultés techniques et judiciaires ont provoqué ce retard :
-Autour de Dompierre-sur-Mer, le creusement du canal a provoqué l'assèchement de nombreux puits (déblais important à cet endroit). La colère des habitants aboutit à un procès, obligeant le concessionnaire à approfondir les puits. (Ce même phénomène se retrouve dans le vallée du cher avec l’abandon des écluses du fait des nouvelles réglementations écologiques concernant les très éventuelles remontées des espèces migratoires).
-Le creusement du tunnel Saint-Léonard qui fut percé et achevé après 1850 a duré plus que prévu à cause d'un calcaire très dur. Ces travaux ont été réalisés par des condamnés militaires et des bagnards estimés entre 500 et 800 prisonniers.
-La partie nord du canal (un tiers de sa longueur) traverse des marais. Il a donc fallu construire de nombreux ouvrages (ponts-siphons) pour permettre un libre écoulement des eaux du marais et rendre le canal indépendant.
Aujourd'hui, à l’heure où je couche ces lignes, je pense déjà à la semaine prochaine qui sera dense et muletière puisque Mercredi je récupère Mario qui est en vacances chez Véro et Jea-Luc. Jeudi, je "fais" le marché de Selles-sur-Cher avec Mario: ce sera peut-être l'occasion avec l'ami Michel d'écouler quelques "Au pas du mulet" auprès "des passants qui passent" sous la pluie annoncée.
Et pour ne rien vous cacher je participerai toujours avec Mario le mulet vacancier à la fête des plantes, organisée par le Rotary Blois/Sologne, qui se déroule les 18 et 19 Mars dans le parc du château de Cheverny- en espérant cette fois-ci que le fournisseur de sandwichs jambon/ beurre ne vienne pas subrepticement gaver le mulet- Notre participation à cette grande manifestation est toujours dédiée à la lutte contre les cancers de l'enfant mais s'effectue en direct avec la fondation Gustave Roussy, Premier centre européen de lutte contre le cancer.
Alors sûrement à bientôt, dans le Loir-et cher!
Jean, depuis Thésée 41. La semaine prochaine "Sacré canal" "Les grands Aulnes" "Grandeur et misère d'un canal"