RANDO MULET

Récits de voyages et randonnées diverses avec un mulet:UN VRAI MULET

En passant par la Vendée et les Charentes avec ses sabots! 7----"La Rochelle" "Entre Bobos, locaux et touristes" "Où céti qui va?"

Chapitre VII

Résumé du précédent épisode; nous avons largement côtoyé le canal, parcouru son histoire et tronçonné à la main des aulnes couchés sur le sentier.

La Rochelle.


 

Et puis, j’entre dans l’agglomération de La Rochelle avec Mario. Pas facile je dois dire.

contourner le marais de Tasdon pour arriver à la Moulinette.

Il y a tant de routes et de rocades que j’ai bien du mal à m’orienter pour me rendre à la Moulinette notre étape du jour et du lendemain.

Revisiter cette ville tellement transformée dans les années 80 par son maire Michel Crépeau est un souhait que je caresse depuis longtemps. Je me souviens alors de cette ville très en avance sur son temps. La préservation de l’environnement comme l’aménagement des rues piétonnes qui malgré des protestations et de fortes résistances sera un modèle suivi par d’autres villes. Il fut précurseur également des petits vélos jaunes, du tri des ordures, des véhicules électriques...

Les parapluies de La Rochelle.

L’essor du nautisme de plaisance est alors incontestable et les entreprises de voilerie, d’accastillage, de constructions navales se développent ou s’implantent dans et autour de la ville. Je peux évoquer l’agrandissement du Môle d’Escale ou de La Pallice lequel peut accueillir des navires de croisière. l’arrivée du TGV et la réalisation du pont de l’île de Ré mettent un accélérateur sur le tourisme.

En soirée le temps s'est levé.

La ville et L’île voisine sont devenues à la mode et attirent une nouvelle clientèle de français cools, d’estivants et de retraités.

Michel Crépeau réussit à installer un institut universitaire de technologie dans sa ville faisant d’elle une ville jeune et estudiantine qui a en partie contribué au rayonnement international des Francofolies

animées par jean-Louis Foulquier, parfois relayées entre chien et loup par le popclub de José Arthur.

En ville, octobre rose.

Que de souvenirs ! Sans compter ceux enfouis dans mes registres des classes de lycée et pèle- mêle : Richelieu, le siège , la guerre de cent ans, la contre réforme, la révocation, le protestantisme, les guerres de religions, la pêche à la morue...

les tours St Nicolas et de la Chaîne.

 

Entre bobos, locaux et touristes.

Alors, sans Mario resté à la Moulinette, j’ai déambulé dans les rues m’arrêtant souvent pour contempler les boutiques, pour observer les gens et m’interroger sur leur origine selon leur habillement et leurs attitudes : parisiens ou provinciaux?

Sous la pluie, dans la cour de la mairie.

J’ai arpenté le port et son quartier, slalomant ici ou là au gré de ma nostalgie d’un tableau suranné d’une vie culturelle foisonnante et intense ayant fleuri mes jeunes années.

Ce samedi fût ma journée de repos, mais je crois que j’ai autant marché, sinon plus, qu’un jour de voyage ordinaire.


 

Où céti qui va ?

Nous sommes dimanche et en quittant mon étape rochelaise de bon matin je croise déjà de nombreux joggeurs qui deviendront légions au fur et à mesure que je me rapproche du littoral. Puis viendront les trottinettes, les promeneurs avec ou sans chien, les gens à vélos électrifiés, des estivants promenant les enfants avec ou sans poussette et bien sûr les inévitables "meules" qui jouent les équilibristes sur une roue en pétaradant. Toutes ces belles rencontres freinent immanquablement l’avancée de l’étape mais je sais que cela fait « partie du job ». (Sous les couleurs de l’Étoile de Martin)

De bon matin, les promeneurs sont absents, mais le soleil est revenu.

Comme toujours, Mario attirent les gens intrigués par notre équipage. Souvent ils nous abordent franchement, avec désinvolture ou intérêt, en nous confondant avec un produit de consommation bio, bon pour la planète, deux peluches en goguette de bio-diversité faisant de la réclame pour un parc de loisirs. Leur curiosité l’emporte sur leur retenue.

Ainsi j’ai souvent entendu dans la France profonde un festival de phrases courtes reflétant leurs interrogations dont je livre ici un florilège : Où céti qui va ? Y vient d’où? y fait quoi ? Y va à Compostelle ? Y fait le tour de France ? Céti pas une honte de charger ainsi cette bête, Y met combien de kg sur l’dos ? Pov’bête. Y couche où ? A passé à la télé ?

Et puisque nous sommes depuis le 21 mars en saison printanière, que la fête des plantes au château de Cheverny s'est bien déroulée, je puis vous dire que Mario se porte comme un roseau: songez un instant que presque 12.000 personnes lui ont caressé le museau sans lui demander la permission.

Il est resté gentil et stoïque sauf lorsque 3 effluves sont venues lui chatouiller ses narines: Il y a d'abord  cette odeur de crème épaisse que l'on met au fessier des bébés pour éviter les rougeurs, puis ce parfum entêtant employé par les dames très âgées en se saupoudrant les cheveux pour leur donner une couleur. Enfin et c'est irrémédiable il y a ce fumet tenace et âcre portée involontairement par d'autres que moi!

Mario à la fête des plantes (Cheverny).

Tout cela le perturbe, le met aux aguets et parfois en émoi, ce qui me fait dire qu'un mulet peut lui aussi avoir une sensibilité olfactive exacerbée dont il use à bon escient lorsque nous sommes en voyage. Il n'a pas seulement ses longues oreilles pour deviner le lointain, d’autres que lui s'affichent avec leur grandes oreilles au milieu de la plantation des 500.000 tulipes du parc du château.

 

    Jean, en écriture depuis Thésée en Loir-et-Cher, en ce début de printemps  2023.

La semaine prochaine, attendez vous à savoir ( comme le disait Geneviève Tabouis): rencontre entre le vieil homme et une BMW, Mario se réjouit d'être à L'ESAT de Yves et voilà que je rencontre ma bien fâcheuse humeur!

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