Récits de voyages et randonnées diverses avec un mulet:UN VRAI MULET
Enfin la pluie ! En tout cas, elle permet au pré de Basfer de reverdir un peu. Malgré tout, il nous faut installer du foin à disposition pour que les chèvres, l’ânesse et ce bon vieux mulet puissent s’en mettre plein la panse.
Pour paraphraser mon cher Henri Duboscq, propriétaire du château Haut-Marbuzet qui aime décrire son vin, je dirais que notre récolte de marches muletières pour l’année 2018 est une récolte d’exception avec le temps chaud et ensoleillé, ainsi que l’ont annoncé nos spécialistes météorologistes. Tant que la dernière rando n’est pas achevée, le doute de la réussite persiste : la santé du mulet, et pire celle du muletier, un très mauvais temps ou un impondérable ! Tout peut comme en politique basculer ! Mais non…
Toujours en s'inspirant de
notre ami de Saint-Estèphe, on pourrait ainsi dire « issu d’une belle lignée et d’un terroir prestigieux ce bel animal à la croupe déglinguée est aujourd’hui une série limitée dont le caractère gourmand, solaire et extravagant participe à mieux exalter sa puissance assurant toujours la souplesse et l’endurance ».
"Son atavisme flamand et sa souche pictave lui permettent de se bonifier au vieillissement pour devenir plus souple, en engrangeant sagesse, élégance, distinction, courage et noble rémanence."
La campagne des marches 2018 s’est donc bien achevée et s’est révélée une belle réussite en terminant en apothéose sur la route des mulets.
À peine terminées que l’on rêve aux suivantes…
Ces marches dédiées pour la plupart à la lutte contre les cancers de l’enfant sous les couleurs de l’association L’Étoile de Martin ont permis de sensibiliser le public à cette intolérable maladie.
Pour mémoire citons :
– le 8e tour en Loir-et-Cher
– le sentier des Maîtres Sonneurs
– le Salon des plantes du château de Cheverny
– la marche en Dourdannais avec le Rotary
– le chemin de Saint-Jacques entre Reims et Vezelay
– le tour de l’estuaire de la Gironde
– la tête de mule
– la marche en pays de Bray et de Caux
Soit un total d’un peu moins de 2 000 km pour cette saison.
Je profite bien de ces mois d’automne pour préparer les futures rencontres de l’année prochaine.
Il m’arrive même de regarder passivement la télévision : celle où les reporters stagiaires (et pas qu’eux) envoyés sur les traces des journalistes patentés se gargarisent de phrases toutes faites, de tics de langage et de mots qui ne font de mal à personne. Ainsi l’on pourrait dire « Oui Jean Pierre, tout à fait, je me trouve actuellement, voilà, en ce moment, exactement devant le mulet Mario, on va dire, en pleine ruralité qui se trouve juste derrière moi, et ça fait sens de le voir en live pour faire le buzz. Le mille-feuille : c’est une image insoutenable et la population est en état de choc, voilà, comme vous le voyez. Au jour d’aujourd’hui, du coup, on peut dire que c’est complètement fliquant, voilà. Autour de moi beaucoup de gens, voilà, je veux dire du coup, ce phénomène est strictement clivant, voilà ! Une cellule de crise pour enrayer le ressenti de nos épisodes pluvieux et sociaux en déployant un soutien psychologique pour neutraliser le stress post traumatique que vous voyez juste derrière moi ! »
Après la pluie le froid ne déplaît pas au mulet. Il apprécie ce temps-là. Son épaisse toison d’hiver le protège du froid et surtout de la pluie et il aime bien se rouler sur la terre gelée.
Le programme 2019 est inscrit sur le blog à la rubrique « Bienvenue sur RANDO MULET » et Mario me dit en me poussant du museau « Vivement l’année prochaine ! ». Je lui réponds qu’il faut être patient et que très bientôt Bruno le maréchal viendra le déferrer, pour passer l’hiver en attendant le printemps.
Jusqu’au mois d’avril pas de grands voyages, mais de simples promenades hebdomadaires pour se balader sur les chemins environnants du matin au soir. Question de garder la forme et de ne pas mollir !
Jean, du pré de Basfer en novembre 2018