RANDO MULET

Récits de voyages et randonnées diverses avec un mulet:UN VRAI MULET

EN BAIE DE SOMME Aout 2015

                                                                                                                                                                                                                                                                  

                                                            du 18  au 28 Aout 2015.

La Somme au cap Hornu.

La Somme au cap Hornu.

La Baie de la Somme : cet endroit merveilleux où dorment les phoques vaut bien le détour.

Organisée avec la complicité de Martine et de Gérard pour les étapes de la baie, puis de Christine pour celle de Frévent, cette randonnée en terre picarde fut complétement dédiée à l’association « étoile de Martin »qui œuvre pour financer les programmes de recherche sur les cancers pédiatriques, mais aussi pour offrir des moments de plaisir et de détente aux enfants hospitalisés .

un mulet sandwich en quelque sorte!
un mulet sandwich en quelque sorte!
un mulet sandwich en quelque sorte!

un mulet sandwich en quelque sorte!

Comme à chaque fois que je marche sous les couleurs de l’étoile de Martin avec Mario le mulet, celui-ci est affublé de deux calicots .En général, l’un indique le sens et la logique de la marche, l’autre la région et l’itinéraire. Mario est un formidable vecteur de communication. Son entremise permet d’entrer facilement en contact avec les gens rencontrés .Ils sont très demandeurs de venir voir ce drôle d’animal, puis sont intéressés par la démarche, le fond, les valeurs, les objectifs et les résultats obtenus par l’association « étoile de Martin » -www.etoiledemartin.org-

Ce voyage muletier en baie de Somme a fait l’objet de préparatifs minutieux. Il faut en effet organiser et prévoir le circuit, sa durée, les étapes, l’hébergement des deux compères, les rencontres avec les municipalités, les associations, les écoles et les médias, concevoir un dossier de presse. Bref, se préoccuper de l’imprévu afin que l’inattendu ne devienne pas l’impossible.

les premiers sous-boisles premiers sous-bois

les premiers sous-bois

Tout a commencé dans la cour de la salle des fêtes de Roëllecourt. 9 heures sonnait au clocher de l’église et une petite troupe d’habitants du village nous attendait : échanges sympathiques, distribution de Flyers, petits discours, café et viennoiseries, remises de chèques, promesses de dons. Le maire du village et son conseil municipal se sont attachés à bien réussir le top départ de cette randonnée de 12 jours .Mieux ! , c’est une vingtaine de personnes qui nous accompagnent sur quelques kilomètres. C’est au bout du chemin des morts que la plupart des marcheurs s’en retournent me laissant continuer en compagnie de deux volontaires jusqu’à Frévent .Il ne fait pas très beau en ce 18 Aout et vers midi nous devons nous abriter sous un pont de chemin de fer pour nous restaurer. Alain, bon chasseur et à l’œil malicieux nous fait partager une bonne bouteille, que nous engloutissons avec délice et modération .Mario est à l’attache au coin d’une clôture : nous l’avons allégé de ses caisses et ainsi il peut se reposer d’un pied antérieur sur l’autre.

Un peu avant d’arriver à Sibiville, j’ai voulu suivre mon Gps de rando qui m’indiquait un bon chemin. Que nenni ! Que du champ labouré profond d’une terre grasse qui colle trop bien aux chaussures.500 mètres de galère avec la vision d’un chevreuil en décomposition sur le bord d’une haie vive. Tout cela pour arriver au centre de Séricourt crottés comme des Barbets.

Mais où sont passés les autres?regardons la carte!

Mais où sont passés les autres?regardons la carte!

Nous sommes ainsi 3 gars et un mulet à traverser Frévent. Ayant marché d’un bon pas, nous arrivons en milieu d’après-midi dans cette petite ville. En attendant la journaliste du courrier Picard qui souhaite réaliser une interview, nous dégustons une bonne bière dans le café le Manhattan au coin des rues de Doullens et de la piscine.

 le point de départ.

le point de départ.

La réception donnée par la municipalité de Frévent au château de Cercamp n’a lieu qu’à 18 heures et j’ai bien le temps de ne rien faire .Dans ce magnifique château restauré avec goût par les propriétaires a lieu une réception bien sympathique. Une trentaine de personnes ont répondu à l’invitation du maire et certains invités se font le plaisir d’une visite surprise. Plusieurs journalistes sont présents et font parler le muletier. Le soir, Christine donne un aimable souper dans sa maison du petit Bouret en présence de quelques invités dont Anne sa sœur cadette, le toubib Jean François et son épouse Cécile, Serge le propriétaire du château.

Avant la réception au château de Cercamp.

Avant la réception au château de Cercamp.

Le lendemain, il nous faut rejoindre le moulin de Vitz sur Authie par-delà Auxi le Château où nous attendent Micheline et Mounir. Anne fera un bout de chemin avec moi.

Mario a dormi près des communs du château en forme de fer à cheval. Il semble bien dans sa tête et ne demande qu’à marcher. Nous prenons l’ancienne voie de chemin de fer, celle qui reliait entre autre Frévent à Auxi le château. Aucun promeneur sur cette étape. Le temps est au beau, les paysages se dévoilent entre les frondaisons. Notre voyage s’annonce sous les meilleurs auspices : nous le témoignons par les sempiternels couplets d’harmonica qui nous reviennent chromatiquement.

Bien entendu, comme à chaque voyage, nous marchons au pas de la mule, ce qui est loin des moyennes obtenues par nos chevaux vapeurs. Cette lenteur bienfaitrice provoque en nous de bien belles sensations et des perceptions tellement profondes que nous nous laissons aller très souvent à croire au bonheur !

Mais en raison de cette marche sénatrice, en fin de journée, las de nous attendre, Micheline et Marie, inquiètes, viennent à notre encontre sur la route du souffle du cul .Nous profitons de notre halte pour faire la connaissance d’un jeune tourneur sur bois dont l’enseigne porte fièrement ; « le tour de Vitz ». Le soir, après avoir parqué Mario près du beau cèdre du Liban, une belle réception est offerte par la maitresse du moulin, en présence d’amis du village : champagne et mets les plus fins. Ce soir il y a fête au moulin ! Nous avons passé une belle soirée (j’ai appris à dire « belle » plutôt que « bonne » ; c’est nettement plus tendance aujourd’hui!)

De beaux chemins.
De beaux chemins.De beaux chemins.

De beaux chemins.

En allant vers Caours, nous avons traversé les longues plaines céréalières picardes. De temps en temps d’immenses silos entassent les récoltes et des engins à godet rassemblent les grains sur de vastes plateformes avant que de gros camions ne les évacuent vers des dépôts plus grands. Ce ballet est intimidant, mais j’en profite pour peser Mario sur la bascule publique : 750 kg avec tout le barda. Vers 16 heures, nous arrivons chez Hélène et Marc à la Rivierette, belle chambre d’hôtes aménagée au sein d’une grande ferme. Ici tout est confort et gentillesse .Après un petit repas pris dans la chambre, je m’en vais voir Mario seul dans son pré lorsqu’un groupe de cavaliers souhaite s’installer dans le même paddock .difficile de faire cohabiter un mulet et des chevaux inconnus sous peine de connaître une mauvaise nuit. Finalement, Hélène trouvera une autre pâture pour ces chevaux du soir et tout ira pour le mieux. Le lendemain matin mon hôte m’offrira le gîte et le couvert

Avec Hélène à Caours

Avec Hélène à Caours

Abbeville :on fait le job devant St Vulfran
Abbeville :on fait le job devant St Vulfran
Abbeville :on fait le job devant St Vulfran

Abbeville :on fait le job devant St Vulfran

C’est donc dans une parfaite forme que je reprends la route vers Abbeville. Là, sur les conseils d’Hélène, je marche sur la voie verte, tracée sur une ancienne voie de chemin de fer. La rencontre avec les policiers municipaux en vadrouille est le seul épisode de cette courte étape. Je rejoins le centre-ville en ayant soin de faire une pause chocolatine près de la cathédrale .C’est le moment d’entrer en contact avec les passants pour répondre à leurs questions, laisser Mario se faire caresser, et aussi accepter les petits dons dans la tirelire de l’étoile de Martin. En allant vers le canal maritime je fais deux merveilleuses rencontres ; l’une avec une belle anglaise un peu âgée qui m’offre un café et n’hésite pas à gonfler la cagnotte, l’autre avec un menuisier à la retraite qui répare les fenêtres de sa jolie maison et qui m’encourage à poursuivre l’action en faveur de la recherche. Tous les deux ont lu le Courrier Picard qui relate notre périple sur une pleine page. (Voir la revue de presse sur Randomulet)

Je ne pouvais manquer d’aller saluer le monument élevé par une loge maçonnique à la mémoire du chevalier de la Barre « supplicié à Abbeville en 1766 à l’âge de 19 ans pour avoir omis de saluer une procession ». Depuis longtemps, connaissant bien cette affaire que Voltaire retrace sous le pseudonyme de Cassen, je me proposais de venir sur les lieux de ladite profanation. Ainsi va l’histoire : 250 année plus tard, d’autres « blasphèmes et autres sacrilèges abominables et exécrables »feront eux aussi l’objet d’exécutions…sommaires.

au chevalier de La Barre
au chevalier de La Barre

au chevalier de La Barre

Remontant le fil du canal, plongé dans mes pensées métaphysiques je ne prenais garde à la voiture qui s’arrêtait à mon côté. La jeune dame qui la conduisait me remit un beau billet en me proposant de participer le lendemain à une rencontre équine (je dis bien équine !). Je n’ai pu accepter, car mon chemin vers Feuquières- en- Vimeu m’appelle .La traversée du faubourg de Rouvroy fut longue, pénible, dépourvue d’intérêt si ce n’est cette autre rencontre avec ces deux sœurs âgées vendant leurs légumes sur le trottoir devant leur maison. Très insatiables de paroles, elles m’ont immobilisé un bon moment, mais que voulez-vous, elles étaient si gentilles, ces deux sœurs là !

Souvent, je m’éloignais de la route pour prendre des chemins de terre, boueux à souhaits, mais faciles à suivre grâce au repérage de ma carte topographique 2207O : traverser un gué au Chaussoy, persévérer dans un chemin creux vers Zoteux, puis prendre un chemin de traverse en direction de Acheux- en- Vimeu. Là, aviser un centre équestre pour quérir un peu d’eau pour Mario, poursuivre vers les Epines et n’y tenant plus, demander de l’eau à deux maçons construisant une maison jumelle à celle de la fille d’un notable dont j’ai oublié le nom, mais dont on aperçoit le faitage derrière les arbres !vraiment sympas ces deux maçons dont l’un ressemble fort à Luiggi, l’un des chauffeurs du « salaire de la peur »du cinéaste H.G Clouzot !Après avoir traversé Chépy, je rejoins rapidement Feuquières-en-Vimeu où m’attendent sur la place du village Francis et Martine .Des badauds s’attroupent autour de Mario et sont fiers d’avoir lu le journal qui parle de nous ;l’un apporte des carottes ,l’autre m’offre une bouteille de Cristaline .Tout le monde semble heureux en ce lendemain de fête du village de rencontrer un si atypique équipage .

sur le bord du canalsur le bord du canalsur le bord du canal

sur le bord du canal

L’accueil chez Francis est « aux petits oignons » (l’ami Gérard ayant bien fait les choses).Mario bénéficie d’un beau paddock n’ayant pas été tondu depuis plusieurs jours .En son centre, trône un égrainoir pour faisans : je suppute que demain, il sera retourné et vidé de son contenu par notre hurluberlu.

Après une bonne soirée chez nos deux Feuquiérois, nous repartons en leur compagnie pour un bout de chemin le long de la voie ferrée jusqu’à derrière la maison Mannier. Nous marchons plein ouest, à travers les champs sur de beaux chemins tantôt en creux, tantôt en haut de talus. Au gros Merle nous rejoignons le Grp des forêts de haute Normandie qui nous conduit à cette petite chapelle de Saint Laurent qui surplombe les Villes d’Eu, de Mers et du Tréport, puis c’est par une forte descente que nous arrivons à notre ville étape.

en campagne.en campagne.en campagne.

en campagne.

la chapelle et sa vue sur les 3 villes.la chapelle et sa vue sur les 3 villes.
la chapelle et sa vue sur les 3 villes.

la chapelle et sa vue sur les 3 villes.

Nous avons rendez-vous à l’hôtel de ville installé dans le magnifique et très coûteux château autrefois propriété de la famille d’Orléans et résidence d’été du roi Louis Philippe. Monsieur le maire, dont la bienséance veut qu’on dise de la ville d’Eu, nous a reçus bien sympathiquement réunissant autour de nous quelques associations et élus. Jocelyne et Marie nous proposent en guise de verre de l’amitié un kir normand que je déguste sans modération tant la chaleur est forte en cette fin de journée post estivale et que le goût est avenant.

au château avec Monsieur le Maire et le Guisard: un arbre remarquableau château avec Monsieur le Maire et le Guisard: un arbre remarquable
au château avec Monsieur le Maire et le Guisard: un arbre remarquableau château avec Monsieur le Maire et le Guisard: un arbre remarquable
au château avec Monsieur le Maire et le Guisard: un arbre remarquableau château avec Monsieur le Maire et le Guisard: un arbre remarquable

au château avec Monsieur le Maire et le Guisard: un arbre remarquable

Le chateau /mairie d'Eu
Le chateau /mairie d'Eu

Le chateau /mairie d'Eu

Après avoir parqué Mario dans l’immense parc du château, je rejoins ma villégiature du soir chez Lionel en compagnie de sa petite famille.

                   EN BAIE DE SOMME    Aout 2015
une boutique désertée,un gars du paysune boutique désertée,un gars du pays

une boutique désertée,un gars du pays

Nous sommes dimanche et nous avons devant nous une longue étape pour rejoindre Saint -Valery-sur-Somme, appelé familièrement par les Valéricains : ST Val. Nous marchons d’un bon pas sous de forts gros grains qui vont et viennent. A Allenay, puis à Bourseville, puis encore près de Pendé, de braves gens viennent à notre rencontre pour me proposer un abri, un café, un coup de bistouille.

C’est pas de refus m’sieur dame, tant le temps est cochon et canard »

-« c’est qu’on cause de vous dans le journal, alors il faut ben s’entraider hein mon gars ? » C’est surtout une bonne aubaine pour parler avec un gars qui voyage avec une bête ! C’est aussi l’occasion de raconter ses petites histoires sur sa vie de famille, sur le temps qui change, sur le gouvernement qui n’en fait qu’à sa tête, sur ces êtres politiques trop suffisants ,mais combien insuffisants, sur le coût de la vie, sur les petites douleurs du soir et de la nuit, sur les commerces qui ferment ,sur ce qui se dit à la télévision .Bref ,tout est prétexte pour se raconter à un muletier voyageur à qui l’on peut se confier car on sait qu’il y a de fortes chances de ne plus le revoir :ainsi va la vie. Ce n’est plus le voyageur ambulant de surcroît bonimenteur d’antan qui raconte ses histoires pour quelques sous, mais bien des sédentaires qui se racontent par nécessité : ainsi va la vie. Mais où sont donc passés nos maîtres d’école, nos curés, nos épiciers de campagne, nos facteurs, nos bistros, tous ces êtres de rencontre propices à l’échange entre les humains ? En les entendant tous, je pressens que les temps changent inexorablement !

 Le temps est morose,et les phoques absents.
 Le temps est morose,et les phoques absents.

Le temps est morose,et les phoques absents.

Et le mauvais temps poursuit sa pluie : au détour du bois de justice j’ai une pensée pour tous ceux qui se sont fait pendre aux branches de ces arbres et comme François Villon dans sa ballade des pendus, je fredonne à ma façon « Frères humains qui après nous vivez, n’ayez les cœurs contre nous endurcis… »Je m’arrête là, ne me rappelant plus la suite de ce poème, même si par moment j’essaye d’improviser une complainte de la pluie, car comme ils le disent par ici « ça Drache » (il pleut fort).

la chapelle des marins ;c'est ici que le fameux mulet Mario passa la nuit du 23 Aout 2015.
la chapelle des marins ;c'est ici que le fameux mulet Mario passa la nuit du 23 Aout 2015.
la chapelle des marins ;c'est ici que le fameux mulet Mario passa la nuit du 23 Aout 2015.

la chapelle des marins ;c'est ici que le fameux mulet Mario passa la nuit du 23 Aout 2015.

Un peu avant d’arriver à St Val, Marie Agnès est venue à ma rencontre à la hauteur de la Mizenne, puis nous avons cheminé ensemble jusqu’à la ville en passant par le cap Hornu.Sur le quai, nous nous sommes attardés et cela a été bénéfique pour notre cagnotte. En ce dimanche après-midi, la pluie a cessé et le soleil s’est enfin montré laissant venir à nous les touristes qui déambulent en grand nombre .Nous faisons halte près d’un marchand de glaces et Mario fait une fois de plus le spectacle .Les enfants viennent le caresser, les adultes sont curieux de notre présence, des attroupements se forment et Marie Agnès déploie ses talents de commerciale militante pour distribuer des flyers de « l’étoile de martin », pour expliquer en quelques mots significatifs ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons. Le public est touché par notre message, mais aussi par notre zigomar de mulet et les dons en petite monnaie affluent dans la tirelire qui devient lourde. Nous avons, pendant 2 heures été l’attraction du quai ! Vers 18 heures, épuisés par notre prestation, nous conduisons, à travers la ville, le brave mulet vers son lieu de nuit dans la pâture de Christian, au pied de la chapelle des marins. Maintenant, Il est temps de recevoir l’hospitalité de nos hôtes.

C’est là que j’ai découvert le Bigalan, sorte de tourte aux pommes de terre ainsi que du gâteau battu, brioche à la mode picarde ! Ici aussi, l’hospitalité picarde ne fut pas un vain mot !

traversée de St Valtraversée de St Val
traversée de St Valtraversée de St Val

traversée de St Val

petit mais tenace:on se met à deux pour mettre des sous.
petit mais tenace:on se met à deux pour mettre des sous.
petit mais tenace:on se met à deux pour mettre des sous.
petit mais tenace:on se met à deux pour mettre des sous.

petit mais tenace:on se met à deux pour mettre des sous.

sacré Guillaume!

sacré Guillaume!

Ce lundi matin, nous traversons St val sous un ciel menaçant. Vers le port, nous sommes heureux de saluer un autre monument : celui érigé à la mémoire de Guillaume de Normandie dit le conquérant. Et il y a de quoi être fier de ce normand qui a embarqué avec son armée en 1066 à la conquête de l’Angleterre.

Tchou!tchouh!tououuuuht !
Tchou!tchouh!tououuuuht !
Tchou!tchouh!tououuuuht !

Tchou!tchouh!tououuuuht !

bucolique à souhait.

bucolique à souhait.

Après avoir croisé le petit tortillard qui prend son départ en crachant l’épaisse fumée noire digne d’une anti-Cop 21,nous prenons la direction de la baie pour nous rendre au Crotoy .Nous y sommes attendus pour 17 heures et nous avons donc le temps de bavarder avec le berger .Bien sympa ,il m’indique un chemin à travers la baie ,qui en s’éloignant un peu de la voie de chemin de fer permet de vivre en milieu des prés salés en prenant toutefois garde de ne pas s’égarer. Vers la fin du parcours, nous y rencontrons un groupe de chasseurs aisés qui regagnent bredouilles leurs rutilants 4x4.

le temps et rien d'autre:le temps ...un je ne sais quoi! un presque rien!le temps et rien d'autre:le temps ...un je ne sais quoi! un presque rien!
le temps et rien d'autre:le temps ...un je ne sais quoi! un presque rien!

le temps et rien d'autre:le temps ...un je ne sais quoi! un presque rien!

Le ciel incertain s’est brusquement mis au gris, puis au noir et ce sont des trombes d’eau qui arrosent copieusement cette jolie ville. Le temps de nous abriter avec quelques touristes sous un abri bienfaiteur. C’est l’occasion, dans cet espace réduit de faire de belles rencontres. Là, avec une famille anglaise qui souhaite m’inviter à diner. Là encore, avec deux jeunes filles qui me demandent de m’arrêter chez elles avec le mulet pour la nuit.

sans soleil:ça donne moins bien.sans soleil:ça donne moins bien.sans soleil:ça donne moins bien.

sans soleil:ça donne moins bien.

En attendant la réception, donnée en mairie, je traine en ville ou sur la jetée. Madame le Maire a fait poser dans les vitrines des commerçants une affiche qui invite la population à se joindre à nous. L’accueil y est chaleureux et convivial et une fois de plus les donateurs sont généreux. Après cette cérémonie, nous rejoindrons le centre équestre la baie des phoques à St Firmin, où nous passerons la nuit. Ce mardi 25 Aout, levé à 7 heures puis petit déjeuner dans le camping-car de Lionel avant de s’occuper de Mario.

ville du Crotoy
ville du Crotoy
ville du Crotoy

ville du Crotoy

Aujourd’hui je suis attendu à Rue, mais compte tenu de la proximité de cette étape, je décide de « muscler » un peu la journée et de faire le tour du parc de Marquenterre en passant par la baie et la plage, puis d’emprunter sur 4 km le chemin de sables mous « des Huttes ».Ce fut une journée de 35 km ;épuisante ,surement la plus fatigante. Mais que de beauté ! Les mouflons en liberté que nous pouvons approcher à contre –vent mais vite effrayés par la grelotière, les dunes ou je me suis perdu, pensant prendre au plus court, les très nombreuses espèces d’oiseaux qui se regroupent, sur le sable mouillé, les chevaux de la race Henson, l’immensité pour nous seuls, permettant à la pensée de traverser l’imaginaire pour s’envoler plus haut :tout cela est beau et se conjugue avec émotion !

Le midi, pour manger, je me suis abrité dans un hangar d’une scierie .C’est là que FR3 m’a interviewé par téléphone, les journalistes ne pouvant se déplacer en raison d’une brûlante actualité : autoroutes bloquées par des gens du voyage ? Assis sur une fesse, sur un tronc d’arbre mal calé, je n’entendais pas mon interlocuteur en raison du bruit de la pluie sur les tôles. N’ayant pas de retour audio, je racontais dans un langage de sourd mon histoire et ma marche contre le cancer de l’enfant et contais une ou deux anecdotes pour le satisfaire, puis nous terminions prestement cette conférence téléphonique.

Dans le MarquenterreDans le Marquenterre
Dans le MarquenterreDans le Marquenterre

Dans le Marquenterre

A Rue, l’inconséquence d’un agent de la ville a failli tout faire louper. Bien que de nombreux mails et coups de téléphone aient « calé »notre rendez-vous. Le jour de notre arrivée, à 17 heures précises, je me présente place de Verdun, lieu de notre rendez-vous. Personne n’est là, la place est vide. Nous ne sommes apparemment pas attendus. L’agent a tout oublié et n’a pas transmis à sa hiérarchie le moindre détail sur notre action. Mario, goguenard en profite pour se reposer de la marche dans le sable

Heureusement, le premier magistrat que je rencontre dans le bureau du directeur des services, très gêné, prend rapidement l’affaire en main et avec deux de ses adjoints, m’accompagne sur la place centrale, ‘fait l’article’ auprès des passants puis m’introduit au centre équestre siège de la race des chevaux Henson, pour enfin me fournir l’hospitalité en son gite. Le lendemain matin, il m’offrira le petit déjeuner puis me conduira jusqu’au centre équestre en me souhaitant bonne chance dans mon périple. Pour y avoir trouvé inopinément plusieurs belles rencontres, cette étape, fut bien sûr une des plus riches de ce voyage !

RUE:deux visites incontournables ,l'église et un bien brave homme!RUE:deux visites incontournables ,l'église et un bien brave homme!

RUE:deux visites incontournables ,l'église et un bien brave homme!

après l'effort.

après l'effort.

le pédiluve le pédiluve

le pédiluve

En quittant le Marquenterre, nous avons rejoint la vallée de l’Authie, fait une courte escale dans le petit village de Vron où nous avons favorisé un petit attroupement sur la place .son aménagement est le même qu’autrefois avec en son milieu un grand pédiluve pour chevaux. Dans l’ancien temps, à l’annonce de l’arrivée du muletier, les gens du village accouraient pour être les premiers à pouvoir acheter des pièces d’étoffe, des ustensiles de cuisine ainsi que diverses marchandises et de nombreuses autres babioles .aujourd’hui rien de tout cela, mais tous veulent savoir ce que je fais là, pourquoi ? Comment ? Et ça bavarde !et ça bavarde ! Encore un moment magique où je rencontre beaucoup de braves gens : vraiment de belles rencontres. Du coup, deux jeunes filles nous ont suivis puis accompagnés durant plusieurs kilomètres : pour le plaisir d’être avec Mario !

En chemin:une petite gâterie
En chemin:une petite gâterie

En chemin:une petite gâterie

l'abbaye de Valloires.
l'abbaye de Valloires.

l'abbaye de Valloires.

L’abbaye de Valloires ; c’est ici que j’ai rencontré mes hôtes du soir venues à ma rencontre ; il y avait là, Lison,Jeannette,violaine et Valérie.En chemin ,nous avons gaiement bavardé avec Françoise, la secrétaire de la mairie d’Argoules, puis nous avons rejoint sous une pluie d’enfer la ferme d’Antoine .La chienne Colie nous a fait grande fête et il a fallu la calmer un peu au risque qu’ elle prenne prestement son envol avec l’aide de l’antérieur de Mario.

Le repas fut une fois de plus le constat de l’hospitalité picarde.

En route,fluo en main avec les filles.
En route,fluo en main avec les filles.

En route,fluo en main avec les filles.

l'hotel de ville d'Hesdin

l'hotel de ville d'Hesdin

Le lendemain, le ciel est encore très ombrageux, mais malgré cela, accompagné par Valérie et ses 3 filles juchées sur leur vélo, je pars vers Hesdin. Gérard, bon samaritain, a bien vu l’allure du temps exécrable et me propose par téléphone de covoiturer Mario jusqu’à la ville afin d’arriver avant la fermeture du marché, le but de notre passage en ville. Pour la première fois, je déroge à la marche et me laisse conduire avec le mulet jusqu’à la banlieue de la ville. Je laisse à regret mes jeunes filles d’un soir et atteins avec célérité cette place forte que jadis Charles Quint fit raser. Il « drache » fort et le marché n’est pas très attractif. J’attache Mario à une rampe de l’hôtel de ville tout près de l’office du tourisme afin de pouvoir rentrer librement dans la mairie .Le maire, très occupé, ne peut me recevoir malgré les nombreux mails et communications téléphoniques précisant notre passage .C’est un très jeune maire très important et fort accaparé à gouverner sa ville qui a bien d’autres administrés à gérer et je comprends bien qu’il ne puisse se libérer un instant pour accueillir un muletier de surcroît tout crotté. Un peu dépité mais heureux de retrouver la pluie salutaire qui inonde la ville, je vais me restaurer dans une brasserie en surveillant de loin les badauds qui viennent s’apitoyer sur ce pauvre " hurluberlu" de Mario pourtant bien à l’abri sous sa bâche.

Dans l’après-midi, sans nous presser, nous avons rejoint la ferme de Gérard à Viel -Hesdin. Je suis heureux de retrouver mon « facilitateur » de rencontres, et Martine se met en quatre pour que mon bref séjour puisse se dérouler le mieux du monde ; ce qui fut le cas. Collation, douche, paddock royal pour Mario, tout cela avec une amitié sincère. En fin de journée, avant que la nuit vienne, Mauricette la journaliste du journal de Montreuil est venu faire un très beau reportage sur notre voyage (http://www.rando mulet.com/2015/12/revue-de-presse.html #ob) et puis ce sera encore une belle soirée partagée en compagnie de Michel et Marie Noëlle.

Gérard accueille Jean et Mario (voir revue de presse sur le site)

Gérard accueille Jean et Mario (voir revue de presse sur le site)

Ce vendredi 28 Aout ,c’est la der des der ,la fin du voyage que j’effectue en équipage avec Alain, ,un de mes deux acolytes de ma première journée de ce voyage sous les couleurs de l’étoile de Martin .De bon matin ,Alain est venu me rejoindre chez Gérard ,véhiculé par Jean Michel Maire de Roellecourt. Une dernière étape tranquille, où nous faisons la pause sur la place de Siracourt, partageant un frugal mais bien sympathique repas de randonneurs arrosé d’un meilleur vin. C’est l’occasion pour mon compagnon de me conter l’histoire de ce village rasé pendant la dernière guerre par les bombardiers alliés pour éradiquer la base de lancement des V1, V2 ,construite par les Allemands .La reconstruction avec les dommages de guerre fut confiée à des architectes qui reprirent le style des maisons canadiennes avec de larges avancée de toiture.

le village de Siracourt, aujourd'hui.
le village de Siracourt, aujourd'hui.

le village de Siracourt, aujourd'hui.

En passant par Ramecourt, nous sommes arrivés dans la dernière ville de notre petite épopée. Nous étions attendus par Hélène, Marie-Jeanne et Thérèse et nous avons pris le temps avant de saluer le directeur général des services de la mairie de Saint Pol-sur-Ternoise en présence du premier adjoint de fêter notre arrivée à la terrasse du café de la paix, pendant que Mario se fait flatter par quelques badauds.

fin de voyage avec Alain.
fin de voyage avec Alain.

fin de voyage avec Alain.

Le dernier acte fut de retourner vers notre point de départ, de mettre Mario en pâture, de le remercier de nous avoir accompagnés avec tant d’énergie et de bienveillance. Lui, une fois dans son parc, il se rit de nous, il se roule inconsidérément et ne pense qu’à brouter .C’est en fait un bon mulet qui comprend sûrement mes demandes, mais n’en souffle mot à quiconque.

Oui, c’est un bon mulet qui participe activement, à sa manière à la lutte contre les cancers de l’enfant ; mais il ne le sait pas ! Quoique !

                   EN BAIE DE SOMME    Aout 2015

Jean du voyage, en baie de Somme-Aout 2015.

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