2 Octobre 2015
Chers internautes abonnés : Bonjour !
Ce bonjour me rappelle le « Bonjour » d’Yves Mourousi, mon ancien camarade d’inter service Jeunes, avant qu’il ne lance le 13 heures !
A Basfer, comme dans la majorité de notre hexagone, nous profitons de l’été indien. Le mulet se repose en compagnie de Lady sa copine ânesse. Il doit se demander pourquoi je ne l’emmène plus promener dans de lointaines contrées. Tout simplement parce que la saison des voyages muletiers à travers la France et l’Espagne est terminée.
Tout comme moi, vous connaissez ce que nous dit l’ecclésiaste dans son chapitre 3.
-il y a un temps pour tout… eh bien oui, il y a maintenant le temps de se reposer pour mieux repartir au printemps prochain. Et Mario le mulet ne souhaite pas déroger à cette vision de ce livre de la bible hébraïque. Il y a un temps pour tout…
Depuis notre dernier courrier de l’été, nous avons parcouru seul ou accompagné beaucoup de kilomètres sur les chemins. La plupart furent consacrés à sensibiliser les personnes rencontrées autour de la maladie du cancer de l’enfant. C’est ainsi que nous avons voyagé dans le Jura, en Touraine, en proche banlieue parisienne, en Picardie, en Catalogne et bien sûr autour de la pâture de Bas fer, lieu de villégiature de Monsieur Mario qui, rappelons-le, a pour nom inscrit au stud-book des mules poitevines : Mustang de la Richardière (cela ne s’invente pas !)
Après tant de km on peut légitimement comprendre que ce grand mulet ait besoin de repos.
La semaine dernière le véto est venu pour lui administrer son vaccin annuel. En effet, tous les équidés, et Mario en est un, doivent être vaccinés, notamment contre la grippe équine. C’est obligatoire, et le certificat est exigé pour participer à une épreuve (voir l’article sur Equirando en 2013), ou tout simplement passer une frontière (lire le futur récit sur la balade Catalane), ou encore séjourner dans un club, un centre équestre.
Cette semaine, Bruno, le bon maréchal ferrant, viendra déferrer Mario pour la période hivernale. Ainsi, les pieds se reposeront jusqu’au prochain ferrage en Mars 2016. C’est aussi secondairement une question de coût : un ferrage complet valant presque 100 Euros.
Avec conscience.Avec Mario!!!
Certains d’entre vous m’ont déjà demandé quelle est la durée de vie des fers. Eh bien puisque la question m’a été posée, je vais m’efforcer de donner une réponse claire. Cela dépend : de la qualité de la corne, du terrain (bitume, chemin herbeux ou pierreux…), de la façon dont le mulet marche. Traine-t-il des postérieurs ? Marche-t-il souvent du même côté de la chaussée ?...
En l’occurrence, sur ce voyage-ci, Mario était ferré avec des cônes au tungstène ; c’est-à-dire qu’en plus des clous qui tiennent le fer sur le sabot, le maréchal (avant de poser le fer) emboîte de force des cônes en métal dur dans des trous qu’il a préalablement percés sur ce même fer.
Ainsi, la durée du fer est prolongée. A noter tout de même, aux dires des spécialistes, que cela n’arrange pas les tendons, et qu’il ne faudrait pas abuser de cette technique, au risque de déglinguer sa monture. Vous connaissez tous le proverbe : « qui veut voyager loin, ménage sa monture ».
Avec ces mêmes fers, nous avons pu marcher environ 850 km sans défaillir, ni déferrer : du bel ouvrage !
J’en termine avec les soins, en vous disant que c’est la période de vermifuge, et que Mario aura droit tout comme Lady l’ânesse, à sa ration bi-annuelle.
Un petit espace pour une grande espèce.
Le samedi 5 septembre, nous étions conviés par la mairie de Saint Mandé (94), à participer au forum des associations, pour représenter l’association « Etoile de Martin ». Mario, vieux sommier de retour, qui devait coucher la veille au quartier Carnot de la garde républicaine, n’a pas eu cette joie et l’honneur de partager une nuit avec ces brillants palefrois. Pourtant, préparée de longue date, cette hospitalité n’a pu se réaliser : l’avant-veille du séjour, il manquait l’autorisation du médecin vétérinaire en chef des armées. Craignant un coup foireux et irréversible, nous avons opté pour le plan B, soit un accueil au centre équestre Bayard, géré par l’UCPA !
Ce fût parfait, mais sans le prestige de cette compagnie ! Bah !
Cette journée parisienne fut toutefois un grand moment. Rencontre avec le bureau de l’association « Etoile de martin », avec les personnes handicapées de « espace loisirs », de Sissoko, des élus, des habitants de cette ville qui jouxte le bois de Vincennes, de bons nombres d’amis et d’enfants qui venaient, comme d’habitude admirer Super Mario.
la présidente de Etoile de Martin,mais aussi les enfants autour de Super Mario.
Le soir même, nous sommes rentrés à Basfer, car le lendemain, dimanche 6 septembre, nous étions conviés à Chenonceaux, chez le père Auguste.
Notre participation à cette randonnée gustative et culturelle fut active. J’avais convenu avec les organisateurs de « Vignes, Vins, Randos », que je me joindrais aux différents groupes de randonneurs pour présenter le mulet, patrimoine vivant, tout en évoquant la lutte contre les cancers de l’enfant.
Toute la matinée fut ainsi consacrée à cette marche dans les vignes. Ponctuée par des arrêts aux stands des vignerons présentateurs de leurs produits, cela nous amena vers les coups de 14 heures. L’après-midi, Mario troquait son bât et ses calicots pour la selle Mac Ellan, pour la plus grande joie des enfants.
Cette longue journée fut l’occasion de remplir un peu la tirelire, mais surtout de parfaire le deal conclu avec les vignerons : 1 euro par bouteille vendue, reversé à Etoile de Martin !
Le lendemain, lundi matin, nous partions dès potron-minet pour la Catalogne : mais cela fera l’objet, plus tard, bien plus tard, d’un récit sur le site rando-mulet.