RANDO MULET

Récits de voyages et randonnées diverses avec un mulet:UN VRAI MULET

SUR LES PAS DES MAITRES SONNEURS –MAI 2015

le sentier près d'Huriel
le sentier près d'Huriel

Avec la compagnie de deux picardes.

Ce qui aurait fait dire à Bernard le communiquant en citant les plaideurs:

"tout picard que j'étais,j'étais un bon apôtre-je faisais claquer mon fouet tout comme un autre..".

musique et randonnée
musique et randonnée

Il y a quelques mois, nous décidons de découvrir une partie du sentier des Maitres Sonneurs et programmons cette randonnée pendant les vacances de printemps. Rendez-vous est pris le samedi 2 Mai à 16 heures devant l’église de Vic. « L’exactitude est la politesse des rois » et nous sommes très à l’heure. Le voyage s’est déroulé pour le mieux et ma sœur et moi sommes heureuses de passer quelques jours ensemble et de retrouver notre ami Jean. Le temps n’est pas beau mais n’altère pas notre enthousiasme.

Tout à coup, nous apercevons le fourgon et le van qui se garent sur la place du village. Mario, le fidèle compagnon de Jean semble en pleine forme, il nous faut faire connaissance car c’est la première fois que nous marchons ensemble. Ma sœur se familiarise très vite avec le mulet, moi, je l’avoue, j’ai plus de retenue ! Jean a préparé quelques notes sur les fresques magnifiques du XIIième siècle que nous découvrons avec intérêt dans l’église. Nous buvons un petit café dans le bistrot du village et nous prenons la route pour Chezelles, petit hameau de Sidiailles où nous logeons.

Le sauna/poncho pour tenir chaud aux dames picardes
Le sauna/poncho pour tenir chaud aux dames picardes

L’accueil de Jacques et de Jocelyne est chaleureux, ils sont très heureux de revoir Jean et Mario. Nos chambres sont magnifiques et nous passons une bonne soirée, les conversations sont animées et augurent déjà d’un séjour riche de découvertes et d’amitié partagée.

Après une bonne nuit et un petit-déjeuner copieux, ma sœur et Jean bâtent Mario sous la pluie. Heureusement il ne fait pas froid, nous avons même très chaud sous nos ponchos ! Le chemin est évidemment très boueux mais cela ne nous empêche pas d’admirer le paysage de bocage, les prairies verdoyantes et les chênes qui bordent le chemin. Puis petit à petit le temps s’éclaircit et la pluie cesse, nous sommes ravis et marchons tranquillement au pas de Mario

l'adjointe muletière en action
l'adjointe muletière en action

Nous ressentons vite la sérénité que procure la marche, qui plus est, dans un paysage enchanteur. Les derniers kilomètres de la journée s’avèrent pourtant difficiles car le sentier est pentu et nous glissons beaucoup mais Mario ne faillit pas et porte toujours fièrement nos sacs et nos victuailles.

Nous arrivons à Mesples vers 17 heures. Isabelle, responsable du gîte nous y attend et nous accueille de façon extraordinaire, emportant même nos pantalons pour les laver et les sécher. Il est partout des personnes qui rendent le monde plus beau ! Elle nous apporte également des œufs de ses poules.

Ma sœur et Jean nettoient soigneusement les cuirs et les chaussures tandis que je m’occupe du diner. Nous dégustons les bons œufs à la coque d’Isabelle et Jean nous gratifie d’une « fillette » de Pont Saint Martin célèbre cru de Pessac-Léognan : le dénuement oui mais il ne faut pas oublier les fondamentaux !

un petit gué à traverser
un petit gué à traverser

Nous ne tardons pas à aller au lit, nos mollets sont un peu fatigués. Nous voilà déjà lundi, nous nous levons à 7h30, prenons le petit-déjeuner puis l’apprenti muletière et Jean s’occupent de Mario. Le temps est clément et nous prenons le chemin de Huriel. La marche est très agréable, la nature explose et nous ne cessons de l’admirer. Nous évoquons George Sand bien sûr et comprenons pourquoi elle a tant aimé cette région. Nous pique-niquons à Pardeux avant de franchir la Meuzelle. Mario traverse sans hésitation, certes, mais nous apprécions aussi la longue expérience de Jean dans de telles situations.

La photo souvenir chez Serge
La photo souvenir chez Serge

Nous logeons chez Serge à Huriel, mais Jean lui a donné rendez-vous devant la pâture où se trouvent ses ânes du Berry et dans laquelle Mario passe la nuit. Serge vient gentiment nous chercher, , en voiture pour que nous n’ayons pas à porter nos sacs jusqu’au bourg. Quant à Jean, il reste un peu auprès de Mario, le temps que ce dernier se familiarise avec ses compagnes, Nous sommes accueillis chaleureusement, Serge nous emmène même faire quelques courses au supermarché puis nous faisons un petit tour dans la ville pour y découvrir le donjon militaire du XVIII ème siècle et la très belle église romane pendant que Jean s’occupe du bât. Il faut être très organisé et minutieux : deux qualités propres à notre ami muletier ! Nous dinons en compagnie de Serge et de Nathalie qui nous a préparé une soupe d’orties délicieuse ainsi qu’un pâté de pommes de terre. C’est un moment convivial que nous apprécions beaucoup : Serge et Jean se connaissent et évoquent le sentier des Maitres Sonneurs avec complicité. Nous avons encore beaucoup de choses à partager mais il faut être raisonnable et allons au lit vers 22 heures. La nuit n’est pas très reposante à cause du vent qui souffle très fort mais ce n’est rien nous nous levons en forme, c’est le miracle de la marche et de l’amitié ! Nous prenons un petit-déjeuner très sympathique pendant que Jean va chercher Mario à la pâture. Comme chaque jour, ma sœur et Jean s’occupent du bâtage : Jean a trouvé une aide efficace auprès de ma sœur qui a toujours été passionnée par les chevaux et qui possède une ânesse, nommée Pivoine. Nous procédons à une séance photo avant le départ et partons pour Saint-Rémy : étape de 23 kilomètres.

lieu bien dit.
lieu bien dit.

Afin de raccourcir un peu notre étape, nous empruntons la route pendant une petite heure et en muletier prudent et averti Jean nous donne à chacune un gilet fluo pour prévenir les voitures, assez nombreuses du reste sur cette modeste route qui n’en finit pas de monter vers Archignat. Nous sommes heureux de quitter le macadam pour retrouver un sentier empierré qui nous conduit dans le bois de Sugère. La traversée est très sympathique, le soleil laisse passer ses rayons printaniers et donnent une magnifique lumière. De nombreuses fleurs tapissent le sentier et la nature est souveraine et nous apprécions cette parenthèse de paix et d’harmonie.

Au sortir du bois, nous passons devant une petite propriété accueillante et soignée. Dans le jardin nous apercevons une table et des chaises. C’est l’heure du pique-nique ! Qu’à cela ne tienne ! Jean entre, frappe et demande l’hospitalité. La jeune propriétaire du lieu, charmante, Karine, nous invite à nous asseoir dans le jardin, sympathise tout de suite avec Mario qu’elle prend en photo avant de repartir au travail. Nous apprécions le confort d’une table pour notre repas et profitons du soleil. Le hasard fait souvent bien les choses : en effet, le hameau où se situe cette maison s’appelle « La Cueille » ! Après une pause salvatrice, nous reprenons le chemin, traversons une nouvelle fois la Meuzelle et atteignons assez vite notre gîte de Saint-Rémy où nous retrouvons Isabelle.

Saint Rémy avec sa source miraculeuse
Saint Rémy avec sa source miraculeuse

Jean connait ce gîte pour y avoir logé déjà plusieurs fois mais ma sœur et moi sommes émerveillées par le lieu, cette petite maison élégante et soignée située près de la chapelle Saint Jean-Baptiste sous laquelle coulent trois sources miraculeuses qui donnent lieu à un pèlerinage annuel en juin. Nous nous installons joyeusement puis muletier et néophyte vaquent à leurs occupations quotidiennes auprès de Mario.

Jean nous propose de découvrir la chapelle : il se rend chez la voisine qui détient les clés et qui nous accompagne gentiment, nous livrant quelques explications sur le site.

Nous dinons en appréciant à sa juste valeur le calme du lieu et allons au lit vers 21h30.

L’étape du lendemain nous emmène à Préveranges. Elle est courte. Le sentier est très agréable. Il fait très beau. Nous traversons une petite rivière et Mario se montre encore une fois docile. Après quelques centaines de mètres, nous découvrons une jolie petite maison et une magnifique grange. Jean connait bien le lieu et y avait rencontré le propriétaire il y a 2 ans. Alerté par le chien, Daniel sort et reconnait tout de suite Jean et Mario. Il nous invite spontanément à boire une tasse de café, c’est une halte sympathique.

Jean Jacques à l'ouvrage:deux picardes médusées
Jean Jacques à l'ouvrage:deux picardes médusées

Nous poursuivons le chemin et arrivons à Préveranges vers 13 heures. Nous logeons dans le gîte communal situé près de l’église. Ma sœur et Jean débâtent Mario et installent la clôture électrique sur un terrain herbeux près de la place. Nous profitons de cet après-midi libre pour flâner et nous reposer. Nous dinons à La Biaude, chez Jean-Jacques. Son restaurant est fermé mais Jean-Jacques est une vieille connaissance de Jean et a tenu à nous inviter. Nous passons une très bonne soirée et soudain Jean-Jacques arrive en jouant de l’accordéon. Nous chantons, l’ambiance est chaleureuse et conviviale : moment inoubliable.

Nous rentrons au gîte vers 22 heures pour une bonne nuit puisque nous devons nous lever tôt car le programme du lendemain est chargé.

les broutards font la haie d'honneur pour Mario
les broutards font la haie d'honneur pour Mario

Le réveil sonne à 5h45. Nous prenons un bon petit-déjeuner, Après le bâtage traditionnel de Mario, nous partons tranquillement dès 8 heures pour Sidiailles. La boucle sera bouclée ! Le chemin empierré est magnifique et le temps superbe. Nous profitons au maximum de ces dernières heures de marche et admirons encore les troupeaux de charolais et les moutons qui paissent dans les prairies bordées de haies.

En chemin nous ponctionnons des pousses de chênes qui seront plantées dans un jardin Picard dans la Somme en souvenir de ce voyage en Berry.

Château de culan
Château de culan

Nous arrivons à Chezelles à midi, retrouvons Jacques et Jocelyne qui ont été les gardiens de nos véhicules pendant ces quelques jours. Nous échangeons bien sûr nos impressions, Jacques étant très intéressé puisqu’il est le président de l’association des Maitres Sonneurs. Mais il faut se quitter, Mario rejoint son van. Nous faisons un petit détour par Culan pour y admirer le très beau château et pour y pique-niquer.

les genets en mai
les genets en mai

Pour clôturer cette douce parenthèse « Sandienne », nous visitons la propriété de l’écrivain à Nohant.

Mario profite aussi de la beauté du site car Jean l’a attaché à un arbre sur la petite place et le surveille en prenant un café sur la terrasse. Nous nous quittons nostalgiques, certes, mais la tête pleine de souvenirs inoubliables avec le désir de renouveler cette riche expérience.

Deux sœurs Picardes, en Mai 2015, sur le sentier des Maitres sonneurs.

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P
Bonjour, je suis une des maîtresses que vous avez rencontrées ce mardi 16 juin 2015 à Meussia lors de votre périple jurassien. Je viens de faire un petit tour sur votre site pour admirer les photos de vos randonnées. Je viens de tomber sur cette page et de voir la pancarte du lieu dit "La Cueille" et cela m'a beaucoup émue. En effet, petite, j'habitais dans un lieu-dit nommé "La Cueille" et j'ai toujours trouvé cela joli et surtout correspondant à mes parents et plus particulièrement à mon tendre papa (disparu il y a 2 ans) qui aimaient accueillir les autres. Merci pour ce court et bon moment en votre compagnie ce matin et pour ce moment d'émotion ce midi. Bonne route à vous.
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R
une fois de plus Mario le mulet a été exemplaire
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S
Superbe reportage Jean<br /> <br /> Bravo
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R
merci Stéphane pour ton aide.